mardi 1 septembre 2015

Fin dune belle aventure


À notre retour, en mai, nous avons laissé Coulicou au sec, à Green Cove Spring Marina, en Floride.

Même si nous avions pris des mesures pour vendre Coulicou, nous sommes revenus à la maison pour l'été, nous disant qu'à l'automne nous le reprendrions pour continuer l'aventure vers Cuba, possiblement.

Mais, les dieux en ont décidé autrement et nous avons eu une offre d'achat que nous avons considérée très sérieusement parce que les acheteurs nous semblaient sérieux et dignes de poursuivre l'aventure avec Coulicou. Aujourd'hui, Coulicou est vendu et nous nous préparons pour passer à autre chose. Nous souhaitons aux nouveaux propriétaires autant de plaisir que nous avons eu.

Ce n'est pas sans une certaine  nostalgie que nous regardons l'avenir sans voilier. C’est aussi avec excitation, car nous explorerons maintenant le monde à travers la location pour nos futures navigations.

Nous voudrions ici remercier tous ceux et celles que nous avons rencontrés au fil de nos aventures. D'abord, tous les autres navigateurs avec qui nous avons lié des amitiés durables, et puis, aussi, tous les membres du Réseau du Capitaine qui nous ont soutenus pendant nos traversées. Pour ceux qui souhaitent vivre l'aventure que nous avons vécue, je leur recommande très fortement de devenir membres de ce réseau de radioamateurs.

Nous voudrions enfin saluer tous ceux et celles qui nous ont visité à bord de Coulicou et ceux et celles qui nous ont suivis dans notre périple.

Un autre blogue prendra peut-être la place de celui-ci pour relater nos prochaines aventures, car tant qu'il y a de la vie, il y a du mouvement et l'aventure continuera.


Françoise et Pierre, tout court…

vendredi 1 mai 2015

Bénis des dieux... Vous dites!


 Il y a des moments magiques que tous les navigateurs connaissent un jour ou l'autre.

Mercredi 29 avril 2015
Alors que nous sommes ancrés à l'entrée du petit port de Grand Cays, Bahamas, le vent souffle de l'est à l'ouest en forcissant à 30 noeuds, si bien qu'en se retournant sur 180 degrés notre ancre lâche et nous risquons de chasser sur les récifs nous entourant.
Le GPS ne ment pas, nous chassons rapidement.

N'écoutant que notre courage nous décidons de tenter un nouvel ancrage. Zut, rien à faire avec ce fond herbeux. Après quatre tentatives dans ce lieu restreint et menaçant, et avec ce fort vent nous désespérons.

Pendant que nous manoeuvrons entre hauts fonds et rochers un dinghy s'approche de nous. Un autre navigateur, Clepburn, qui voyait de loin nos tentatives infructueuses nous suggère fortement d'entrer à la marina un peu plus loin. Le vent forcit davantage. Mais pour y accéder, il faut passer dans un étroit couloir en longeant à quelques pieds des récifs. La veille, nous avions tenté de rentrer à la marina Rosie, mais nos informations cartographiques nous disaient que l'eau n'était que de 4 pi, avec notre tirant d'eau de 6 pi nous avions alors dû rebrousser chemin et revenir au point de départ, non sans s'être échoué et s'en être dépris en attendant la marée montante.

Il est maintenant 18:30h et le soleil baisse.  Nous ne pouvons plus manoeuvrer à vue. Nos tentatives de rejoindre la marina par radio restent infructueuses. À cette heure il n'y a plus personne. Clepburn était reparti avec son dinghy.

La seule alternative, s'éloigner au large,  jeter la pioche et attendre, dans l'inconfort d'un fort roulis et tangage. Nous commençons à désespérer gravement. Il faut décider maintenant. Nous décidons de quitter vers le large.

En sortant de la passe, je jette, intuitivement, un coup d'oeil en arrière et j'aperçois une chaloupe à moteur qui se dirige vers nous. C’est un moment de grâce, tout devient clair. Clepburn était retourné à la marina chercher de l'aide et nous avait envoyé Marcus pour nous guider dans l'entrée jusqu'à la marina. Je fais un virage de 180 degrés pour lui indiquer clairement notre intention de le suivre, il fait de même et nous le suivons comme une souris qui suit son fromage. Heureuse coïncidence, la marée est au maximum. Nous pouvons donc entrer à un quai de cette petite marina et nous y amarrer confortablement. Pendant ce temps, Geneviève nous a préparé un succulent souper. Elle participe aux manoeuvres d'accostage.

Une certaine fatigue succède au stress puis c’est la joie de faire connaissance avec ce joli petit village, et ses habitants. Rosie's Place à Grand Cays  mérite d'être connu, c'est un endroit charmant. Merci à Clepburn et Marcus.

Nous y resterons pour nous reposer avant la traversée du Gulf Stream vers la Floride.

Bénis des Dieux... Vous dites!


Un charmant village, modeste mais tellement accueillant!
Coulicou, bien amarré, au repos.



Les gens de Grand Cays sont
comme cet enfant, souriant et taquin.
Celui-ci m'a accompagné jusqu'à la laverie,
 fier comme un coq.
Geneviève enrhumée! L'eau salée en viendra à bout




Tout un stage. Geneviève apprend vite et bien.
Une équipière formidable.
AOUCHHH ! Encore une tendinite...


Ajouter une légende

Un petit coin de repos, en haut de la
rivière aux mangroves

Des spectateurs, mais aussi des professeurs.
Ils nous ont montré à pêcher, et à fileter le poisson
Quatre petits poissons pêchés par Françoise et
Geneviève le long du quai.



mercredi 15 avril 2015

Nassau et les Abacos

Commençons par Nassau où on a eu le plaisir d'accueillir Yann et Michèle. Une semaine extraordinaire. On avait prévu d'aller dans les Exumas, à Allen's Cay, mais le vent sud-est aurait rendu la traversée un peu éreintante. On a donc opté pour Rose Island, tout près de Nassau, mais une fois sur place, on apprend que de gros orages feront rage. Ça ne s'est pas produit, mais on n'a pas pris de chance et on est revenu sur Nassau, après avoir tout de même fait un peu d'apnée sur de belles têtes de corail.

Malgré ces détours de plans, on a quand même fait beaucoup de choses : plongée en bouteille pour Michèle, apnée pour Yann et moi, visite de l'extraordinaire aquarium d'Atlantis (on s'y est repris à 2 fois avant de trouver la bonne façon d'y entrer), journée de plage à Paradise Island, promenade au centre-ville de Nassau et expérimentation gastronomique dans plusieurs restaurants. Les nuits n'on pas été faciles à cause du roulis, à Rose Island, et même dans la jolie marina de Bay Street, surtout pour Yann qui s'est tapé une grippe musculaire (mieux vaut la subir au chaud, non?).
Cette semaine à Nassau avait un caractère spécial puisqu'on y célébrait 3 fêtes : les 30 ans de Michèle, les 76 ans de Pierre et notre quarantième anniversaire de vie commune -  WOW!

Yann et Michèle devant un des aquariums


Coucher de soleil. Vue du Fish Fry

Le plaisir d'être ensemble


Aujourd'hui, on est à Marsh Harbour, dans les Abacos. On y attend Geneviève qui arrivera le 20 avril pour traverser les Abacos et le Golf Stream vers la Floride. On est arrivé dans les Abacos par Little Harbour, dans l'est des Abacos. La route vers Marsh Harbour a été délicate à cause de la longueur de notre quille (6 ' comparativement à 4'8" avec Raksha).  D'ici l'arrivée de Geneviève, on va visiter les alentours, Hope Town en particulier qu'on a beaucoup aimé en 2009. On va y aller en traversier à partir de Marsh Harbour cette fois-ci. On doit faire quelques zigzags qu'on n'avait pas à faire en 2009, lors de notre visite dans les Abacos.

jeudi 26 mars 2015

Le centre des Exumas

Ce qui est extraordinaire ici, c'est la couleur de l'eau. Toutes les nuances de vert et de bleu, en particulier l'émeraude, la couleur de nos quarante ans de vie commune. Je ne peux pas vous rendre ces couleurs avec mon IPhone, mais croyez-moi, c'est époustouflant. D'ailleurs on navigue aux couleurs. Le fond de sable est si proche de la quille qu'il faut souvent se tenir à la proue pour s'assurer du chemin à prendre :

  • bleu foncé pour les eaux profondes; 
  • émeraude pur pour le banc, entre 6' et 12'; 
  • émeraude pâle teinté d'une légère teinte d'ocre pour les bancs de sable à éviter; 
  • les taches brunes foncees pour les fonds herbeux; 
  • et enfin, le plus dangereux, les tâches noires, les têtes de corail dévastatrices. 

Il n'est pas toujours facile de faire la différence entre la tête de corail et les fonds herbeux.


Little Farmer's pour une délicieuse
langouste à Ocean Cabin.
La meilleure qu'on ait mangé.


On est à Black Point

samedi 14 mars 2015

Les Bahamas, nous revoilà!

Depuis notre départ de République Dominicaine, nous avons changé nos plans au moins 10 fois. Tantôt à cause de la météo, tantôt à cause de la qualité des ancrages, tantôt à cause des heures d'arrivées (il faut toujours arriver de jour dans les Bahamas, parce que les têtes de corail sont omniprésentes, et il faut les voir). En bref, on a fait de bonnes traversées, de nuit, avec des vents forts (20 à 30 noeuds), des vagues bien montées (6 à 11 pieds, courtes) mais en toute harmonie avec notre rythme et notre direction. Les vents et les vagues nous ont poussées plutôt que nous batailler. Si on avait dû aller vers l'est, on aurait souffert, mais on allait avec le vent. Il nous a porté.

Ainsi, on a fait escale à Abrahams Bay, dans l'île de Mayaguana, pour faire nos douanes d'entrée dans les Bahamas. On a complètement escamoté les Turcs and Caïcos. Trop compliqué de s'y arrêter, compte tenu des houles importantes dans les ancrages, et le besoin de se mettre à l'abri face à une météo annoncé plus forte encore. Léger déplacement sur la face ouest de l'île, dans la Baie de Betsy, en préparation de la prochaine traversée vers Crooked Island, où nous sommes actuellement, à Landrail Point. Un des nombreux paradis des Bahamas.
Le phare de Birds Point, devant Landrail Point

Ici, à Landrail Point, c'est le paradis. Pourquoi? Parce qu'il n'y a rien, comme au paradis, et on y trouve tout, comme au paradis. En jetant l'ancre, on se dit que ce sera seulement pour la nuit, parce qu'on n'y voit rien d'intéressant, à vue, sur la rive, à part une plage magnifique. On va quand même à terre, histoire de confirmer nos préjugés. On installe notre dinghy dans une anse très protégée, qu'on ne voit pas de la mer. De petits bateaux de pêche y sont installés. Ils ne sont pas barrés, ce qui n'est pas usuel dans les Antilles. De toute façon, il n'y a aucune prise pour barrer quoi que ce soit. On s'accroche et, à peine monté, un homme nous aborde et nous offre de nous conduire au chemin principal en attendant son visiteur. Parle, parle, jase, jase, son visiteur arrive et l'offre devient caduque. Mais on sait maintenant qu'il y a quelque chose. 450 habitants, accueillants et chaleureux. 

On marche un peu et on arrive au resto de la place. Le Resto. Mais pas n'importe quoi! On n'a pas un sou, puisqu'il n'y a pas de banque dans les îles qu'on a abordées. Willie, la restauratrice (diplômée en gestion d'hôtellerie aux EU) nous transporte elle-même à l'épicerie (à 2 km) où on peut payer par visa et retirer des dollars Bahamiens. 
L'épicerie! Auriez-vous deviné?
L'épicerie? Comme au paradis, il n'y a rien en apparence et on se demande si on pourra avoir un pain ou du lait, et pourtant, il y a tout. C'est un mystère que, dans un si petit local, on a pu faire une grosse épicerie sans que rien ne nous soit refusé. Dans ce magasin, il y avait aussi des outils, des accastillages, de la plomberie, du diésel, comme dans un Wal-Mart ou un maxi (on n'y trouverait même pas de diésel!) 

Willie nous ramène à notre dinghy avec notre marché.
Dans l'après-midi, on revient pour prendre des vélos que nous loue Willie. Encore Willie! Avant de partir, elle nous emprunte $50 sur ce qu'on vient de retirer de visa, car elle a un petit problème d’argent qui va se régler au souper. On n'a même pas hésité. Tout est simple, vrai et facile ici.
En vélo, on s'est balladé jusqu'à la piste d'atterrissage pour voir un petit avion travailler très fort pour atterrir dans un gros vent. Sur la route de sable (essayez de rouler dans le sable!), on a été croisé par plusieurs voitures qui, toutes, ont ouvert leur fenêtre pour nous saluer. 

Le soir (hier soir en fait), on est retourné chez Willie pour souper. Le repas fut excellent, nous étions près de 35 personnes, presque tous des gens venant d'un peu partout aux États unis, pour une partie de pêche. Au menu, salade, pommes de terre fromagées (entre dauphinoises et poutine), salade chaude de courgettes, poisson pané (probablement du Grouper) et steak, et enfin le dessert, tarte à la lime. Chaque bouchée était succulente.

Willie, derrière son comptoir.
Cette nuit, nous partirons vers Calabash au nord-ouest de Long Island pour y être demain matin avec le soleil dans le dos.








samedi 7 mars 2015

République Dominicaine


On est d'abord entré à la marina du Resort de Samana, après une longue et belle traversée du Mona Passage, de nuit. La marina est superbe, agréable et accueillante, d'autant plus qu'il n'y a pas beaucoup de bateaux. La visite de Samana en pousse-pousse nous a enchantés. Le chauffeur a joué au guide avec nous, et comme il ne parlait ni français ni anglais, on a pu pratiquer notre espagnol. On est même arrêté dans une assemblée de personnes en rencontres funéraires. C'était les amis de notre chauffeur, et il nous a présentés. On a eu de beaux échanges avec eux, à parler de nos familles respectives, dans le contexte. Belle randonnée.

Les gens sont toujours propres.
Il y a toujours des vêtements à sécher
sur les clôtures et même sur les fils barbelés.










Après quelques jours, on a repris la mer pour contourner la péninsule de Samana et se rendre sur la côte nord, à Puerto Plata. On devait faire escale pour dormir à l’ancrage d’Escondido, mais l'ancrage y était si rouleur qu'on n'aurait pu y fermer l'oeil. On a décidé de continuer et entrer directement à la marina de Puerto Plata, en face du Casino. On se croirait dans un site de Las Vegas, à la différence que tout marche au ralenti: le Casino est fermé, le restaurant est en travaux, pas d'épicerie à portée de pas, et à peine 5 voiliers amarrés. Quoi faire?

Il y a tant de choses à faire ici. Tout est mis en place pour qu'on s'amuse dans la jungle ou sur les plages. Les tours organisés sont des aventures, et on en a profité. Tour de ville et téléphérique à Puerto Plata, rafting de 2h30 dans une rivière à cascades et chutes jusqu'à 10 pieds de hauteur. WOW, qu'on s'est amusé. Les pilotes des canots (6 personnes par canot) étaient de vrais clowns cascadeurs.



Deux jours plus tard (faut bien se reposer en chaque excursion) on a fait le "Country Zip Line". Une autre belle aventure en montagne, d'arbre en arbre suspendu à un fil de fer, balade à cheval (Pierre et moi avons hérité des deux plus vieux chevaux, pourquoi donc?) et balade dans un petit zoo de la ferme très écologique de l'organisation. Tout est écologique en République Dominicaine, malgré que les rues foisonnent de déchets abandonnés.

           




















Ce qui nous marque toujours dans les endroits qu'on visite, c'est la façon dont les gens se comportent avec nous. Ici, encore une fois, la chaleur et la gentillesse de gens nous enveloppent. Ils sourient tout le temps, et en plus, ils ont de belles dents blanches, bien soignées (beaucoup de dents en or et en argent!).

dimanche 22 février 2015

Le Mona Passage

AH ! Qu'il fait bon voguer…

 

On dit que le Mona Passage est parfois dangereux et qu'il ne faut pas y souhaiter les bons vents qui d'habitude nous enchantent. Nous avons eu une belle fenêtre météo, tout en douceur, juste assez pour se permettre le plaisir de l'accordéon.